Que vous ayez des infiltrations d’eau par des fissures de fondation, le plancher du sous-sol, la toiture, le revêtement extérieur ou les fenêtres, il vaut mieux intervenir avec urgence. Après le feu, l’eau est le pire ennemi d’un bâtiment.
Si le problème est pris au sérieux dès le départ, les coûts seront habituellement minimes, puisque les dommages causés par l’humidité prolongée, comme les moisissures ou la pourriture, n’auront pas eu le temps de prendre forme. Cependant, si le problème est ignoré, par négligence ou parce qu’il est invisible, les dommages pourraient se propager rapidement.
Il suffit de quelques semaines aux moisissures pour se développer et commencer à se répandre. Si vous pensez économiser à court terme en évitant de régler le problème dès le départ, vous pourriez vous retrouver avec une facture très salée quelques mois plus tard, car le problème continuera de s’étendre.
Conséquences d’une infiltration d’eau
Une infiltration d’eau peut entraîner une panoplie de conséquences à la suite de son passage. En voici quelques-unes :
- Moisissures, champignons et bactéries
- Effets sur la santé des occupant·es
- Fragilisation de la structure du bâtiment
- Affaiblissement des capacités isolantes de l’enveloppe du bâtiment
- Dépréciation de la valeur immobilière
- Poursuites pour vices cachés en cas de vente de l’immeuble sans déclaration à l’acheteur ou à l’acheteuse
Une maison exempte d’humidité et d’infiltrations sera plus saine et sécuritaire. Elle procurera un confort à ses résident·es, en plus d’offrir une efficacité énergétique supérieure et de protéger la valeur du bien immobilier.
Quoi faire en cas d’inondation (maison, sous-sol, cave…)
Les inondations et les fortes pluies représentent un risque majeur pour la structure d’une maison, particulièrement en ce qui concerne le sous-sol. C’est souvent le premier endroit touché par les infiltrations d’eau. On en a été témoin lors de la tempête tropicale Debby du mois d’août 2024. Une intervention rapide est donc de mise pour récupérer les objets qui y sont entreposés et surtout, minimiser les dommages à votre propriété.
Avant toute chose, assurez-vous que l’endroit est sécuritaire compte tenu de la présence d’équipements sous tension. L’électricité et le gaz doivent être éteints. Évacuez ensuite toute l’eau stagnante aussi vite que possible. Utilisez des pompes, des seaux ou un aspirateur à eau pour effectuer cette tâche.
Inspecter et évaluer le dégât d’eau
Vous avez réussi à retirer une bonne quantité d’eau de votre sous-sol inondé? Inspectez maintenant les lieux afin d’évaluer l’étendue des dégâts. Il faut vérifier la structure, les murs, le plancher, ainsi que les biens pour déterminer ce qui peut être sauvé et ce qui ne le peut pas. Jetez ce qui a déjà pris l’humidité, car cela pourrait entraîner la formation de moisissures et, à long terme, des problèmes de santé.
William Perreault, Directeur, Opérations et Conseils Techniques chez Desjardins Assurances, rappelle l’importance de différencier les éléments poreux (voir plus bas) de ceux qui ne le sont pas en cas d’inondation. « Les biens non poreux résistent davantage à l’humidité. Ils sont généralement plus faciles à récupérer. C’est une distinction qui permet de mieux gérer les dommages et de préserver les objets de valeur. »
Les biens poreux : meubles en bois, tapis, matelas en mousse, papier, etc.
Les biens non poreux : meubles en métal, appareils électroménagers, plastiques, carrelages, etc.
Les premiers sont plus difficiles à garder, comme ils se dégradent rapidement au contact de l’eau. Les seconds se nettoient assez bien avec des détergents. Pensez toutefois à les faire sécher pour ne pas que la rouille s’y accumule.
Sécher les surfaces
Procédez ensuite au séchage des surfaces touchées : les murs, les planchers et les meubles. Assurez-vous de fermer les fenêtres pour éviter que l’humidité extérieure ne pénètre et ne ralentisse le processus. Des ventilateurs et des déshumidificateurs peuvent accélérer le séchage.
Désinfecter pour prévenir la moisissure
Après avoir retiré l’eau et séché les surfaces, on recommande de nettoyer les zones atteintes pour prévenir l’apparition de moisissures. Cela sert à éliminer les bactéries qui risquent de se former et qui pourraient mener à des problèmes plus graves si elle ne sont pas traitées rapidement.
Utilisez des solutions désinfectantes, surtout sur les éléments qui ont été en contact direct avec l’eau. Ce nettoyage préventif permet de retrouver un environnement plus sain et de réduire les chances d’avoir de futures complications liées à l’humidité.
Informez-vous sur votre assurance
Lorsque surviennent des dégâts d’eau dans votre résidence, vérifiez d’abord auprès de votre compagnie d’assurance si les dommages seront couverts. Certaines compagnies n’assurent pas les sinistres liés à l’eau, sauf en cas de bris de plomberie. Il est donc primordial de consulter les détails de votre police d’assurance pour comprendre les exclusions et les protections qui s’appliquent à votre situation.
N.B. Deux contextes fréquents risquent d’affecter vos assurances : le débordement d’un cours d’eau et le refoulement d’égout. Les distinctions entre les types de sinistres vous seront expliquées lors de la réclamation.
La neige fondante pourrait aussi s’infiltrer par le plafond au printemps et endommager vos murs, meubles, appareils électroniques et planchers. Dans ce cas, vous serez protégé·e seulement si vous avez souscrit à la protection pour ce type de « Dommages d’eau ».
En général, si l’infiltration d’eau provient de la toiture ou du sol, les frais de réparation ne seront pris en charge qu’avec cette protection supplémentaire. C’est également le cas pour les problèmes liés au refoulement d’égout ou aux pluies diluviennes (comme l’inondation Debby).
William Perreault conseille de bien documenter votre dossier lorsqu’un tel événement survient, puis de prendre des photos des dégâts et de chaque objet que vous prévoyez jeter. Pour faciliter votre réclamation, consultez les ressources en ligne sur le site de Desjardins :
Suivez attentivement les étapes indiquées pour garantir que votre réclamation soit traitée correctement et que vous receviez les indemnités auxquelles vous avez droit.
Si vous avez des questions ou avez besoin de conseils supplémentaires, appelez directement votre assureur·e. Votre personne-ressource vous fournira des précisions sur la couverture, les options qui vous sont offertes et la marche à suivre.
Faire appel à des professionnels
Dans certains cas, les dégâts d’eau au sous-sol nécessitent l’intervention d’une équipe professionnelle. Si les dommages sont importants et que vous constatez des signes de moisissure, référez-vous à des spécialistes en restauration après sinistre. Les Entrepreneur·es Vérifié·es de RénoAssistance pourront vous aider : ils/elles disposent des outils et de l’expertise nécessaires pour restaurer votre domicile.
Rappel : RénoAssistance n’est pas une compagnie après sinistre, mais peut restaurer et rénover l’espace après l’événement. Assurez-vous en outre que ces réparations seront payées par votre compagnie d’assurance avant de commencer vos démarches.
Trouver un entrepreneur
Consultez notre article afin d’obtenir plus de détails sur les étapes à suivre après une inondation ou un sinistre. Et pour des conseils spécifiques sur la gestion de l’humidité dans le sous-sol, rendez-vous sur le blogue d’EspaceProprio.
Comment détecter les infiltrations d’eau
Bien qu’une inondation soit visible et évidente, il ne faut pas sous-estimer les infiltrations d’eau, qui, plus subtiles, se glissent parfois derrière les murs et passent inaperçues. Voici quelques indices qui laissent croire que votre résidence est probablement victime d’une infiltration d’eau :
- La présence de condensation anormale dans les fenêtres;
- L’apparition de taches de moisissures au bas des murs ou au plafond;
- Une accumulation d’eau au plancher;
- La présence de mauvaises odeurs (renfermé et moisi);
- La peinture qui gonfle ou des murs humides sous les fenêtres;
- Des traces d’eau au plafond;
- Des fissures visibles dans la fondation ou la dalle de béton;
- Des joints de brique friables;
- Le gonflement d’un mur de brique ou de maçonnerie (appelé ventre-de-bœuf);
- Le revêtement de toiture qui est endommagé;
- Un plancher de bois gondolant;
- Des traces de moisissures sur votre contre-plaqué dans votre entretoit.
Comment identifier la source de l’infiltration?
Cibler la source de l’infiltration d’eau peut s’avérer plutôt ardu. Même si cela paraît inusité, l’eau qu’on retrouve au sous-sol peut provenir du toit. En effet, il est possible qu’elle prenne un chemin très inattendu à travers le grenier et les murs. Il est alors nécessaire de recourir aux services d’un·e expert·e en bâtiment qui possède l’équipement adéquat servant à repérer les infiltrations d’eau à l’aide de la thermographie.
La caméra thermographique est un appareil qui reconnaît la chaleur reflétée sur la surface des différents matériaux. Elle permet de voir les endroits où il pourrait y avoir une infiltration d’air et, du même coup, une potentielle infiltration d’eau. Un appareil thermographique peut être manipulé par n’importe qui. Cependant, l’avis d’un·e expert·e est recommandé puisqu’il ou elle a les compétences pour interpréter ce qui est normal et ce qui ne l’est pas.
Quand l’état de santé sonne l’alarme
Selon Santé Canada, la présence de moisissures invisibles peut entraîner des symptômes, comme l’irritation des yeux, du nez et de la gorge. Les moisissures causent aussi l’écoulement nasal, la congestion des sinus, la respiration sifflante, la toux, l’augmentation de la fréquence et de la gravité des crises d’asthme, en plus de la fatigue chronique et des maux de tête.
Causes fréquentes des infiltrations d’eau
L’eau est capable de se frayer un chemin dans votre domicile de plusieurs façons. Voici quelques-unes d’entre elles :
- Fissures dans la fondation ou la dalle de béton;
- Drain français défectueux ou bouché (racines, sable, terre ou ocre ferreuse);
- Action capillaire (quand les murs de fondation agissent comme des éponges et absorbent l’eau en raison d’une trop grande quantité qui s’y colle);
- Pompe de puisard défectueuse;
- Refoulement d’égout;
- Fenêtres mal installées;
- Revêtement extérieur inefficace;
- Calfeutrage et joints de briques asséchés;
- Toiture abimée;
- Solins détachés;
- Pluies diluviennes causant des inondations.
Avec le gel et le dégel, nos fondations sont soumises à un stress important. Si la fondation est fissurée, les périodes de gel et de dégel aggraveront la situation et votre fondation ne sera plus imperméable à l’eau qui s’accumule dans le sol, ce qui pourrait la faire pénétrer dans les murs de votre sous-sol. Votre terrain a une pente négative vers la maison, ou vos gouttières se déversent à proximité de la fondation? Attention! Les problèmes risquent d’amplifier, puisque l’eau sera dirigée vers le mur de votre maison.
Comment protéger sa maison des infiltrations d’eau
Plusieurs stratégies peuvent être mises en place pour protéger votre maison de ces différentes sources d’infiltrations d’eau.
Examinez le drain français
Votre drain français a plus de 25 ans? Il ne fait probablement plus son travail aussi efficacement qu’au départ. En cas de doutes sur son efficacité, vous devriez au moins le faire inspecter par caméra ou le remplacer complètement. Si l’eau qui s’appuie sur la fondation est la cause de vos infiltrations, un changement du drain français sera efficace.
Remplacer votre drain français
Ajoutez une membrane d’imperméabilisation
Lorsque vous procédez à l’installation d’un nouveau drain français, l’entrepreneur·e spécialisé·e pourrait installer une membrane d’imperméabilisation sur votre fondation. Celle-ci joue un rôle important, puisqu’elle sert de dernière protection dans l’éventualité d’une trop grande accumulation d’eau sur votre maison. En agissant comme un manteau protecteur, elle garantit que votre base restera au sec.
Calfeutrez vos portes et vos fenêtres
Une infiltration d’eau dommageable n’est pas toujours causée par de grosses quantités d’eau. Au contraire, avec le temps, une infiltration constante peut avoir autant d’impact. En fait, ce type d’infiltration est parfois pire, puisqu’on ne le remarque pas tout de suite.
Le problème peut donc perdurer pendant des mois, voire des années avant que l’on constate les dégâts. Il est également possible que les joints de calfeutrage ne soient plus aussi efficaces qu’il l’étaient à l’époque et que vous deviez remplacer vos fenêtres.
Vérifiez l’étanchéité de votre revêtement extérieur
Inspectez les joints de vos briques et faites-les réparer s’ils sont endommagés, pour se protéger d’un ventre-de-bœuf qui serait créé par l’accumulation d’eau derrière la brique. Pour les autres types de revêtements extérieurs, confirmez que les différents morceaux s’emboitent toujours bien les uns par-dessus les autres, afin d’éviter toute forme d’accès.
Quoi faire en cas d’infiltrations d’eau et si vous êtes aux prises avec des contaminants et des moisissures?
Procédez à une décontamination des moisissures
Pour prévenir une propagation efficiente de toutes traces de contaminants, il est important de procéder à une décontamination avec des expert·es en la matière. Il ne suffit pas de simplement sabler et arracher les morceaux touchés, puisque les moisissures peuvent se disperser dans l’air. Il faut que le tout soit enlevé et décontaminé à l’aide de produits spécialisés.
Si la ou les zones infectées sont de petites tailles (moins de 1 m2 par zone) et que les moisissures ne sont pas noires ou logées sur des surfaces poreuses, vous pouvez les enlever vous-même. Consultez notre article pour tous les détails : Moisissures : décontaminer soi-même en 4 étapes.
Installez un système de déshumidification intégré
Nous le savons bien, les moisissures et les contaminants raffolent de l’humidité. C’est pourquoi nous les trouvons dans des endroits sombres et humides plus fréquemment que dans des lieux secs et éclairés.
En installant un système de déshumidification intégré, vous n’aurez plus à vous soucier de penser à démarrer votre machine et à la vider chaque jour. Un système intégré se met en marche automatiquement lorsque le taux d’humidité est trop élevé et se vide lui-même. Il contribue grandement à réduire les risques d’avoir un environnement propice aux moisissures.
Assurez une bonne ventilation là où c’est nécessaire
Une bonne ventilation peut prévenir plusieurs problèmes. Bien sûr, si les moisissures et les contaminants sont déjà présents, la ventilation ne les éliminera pas. Cependant, elle vous permettra de prévenir leur multiplication et leur développement dans le futur.
Lorsque la moisissure se forme, on ne doit pas se contenter de ventiler l’espace. Elle peut endommager les matériaux de construction, compromettant l’intégrité structurelle de la maison et nécessitant des réparations.
Pour éviter que la moisissure ne se propage, il est essentiel de retirer entièrement les matériaux contaminés, ce qui pourrait inclure les cloisons et les planchers. La démolition et le remplacement des murs peuvent être nécessaires afin de garantir une élimination complète du problème. Encore une fois, pour une évaluation précise des dégâts, et une restauration adéquate, faire appel à des professionnel·les vous facilitera la vie.
Inspectez votre toiture chaque saison
Assurez-vous que les bardeaux ont tous une forme complète et droite et qu’ils ne frisent pas vers le haut. Si c’est le cas, c’est qu’ils ont passé leur espérance de vie naturelle. Faites-les remplacer, puisque votre charpente de toiture est à risque de laisser passer les infiltrations d’eau.
Un autre point crucial : la vidange régulière des gouttières. Lorsqu’elles sont obstruées, elles entraînent des problèmes d’écoulement et provoquent à l’occasion des entrées d’eau dans la toiture. Elles doivent être dégagées de tout débris, comme les feuilles et les branches, pour permettre à l’eau de bien s’écouler.
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Agir en prévention : idées à considérer
Face à l’évolution des changements climatiques et aux risques accrus d’inondations, il devient primordial de repenser la conception de nos habitations, et peut-être même de nos villes. Plusieurs pistes de réflexion (et d’action!) méritent d’être explorées dans l’objectif de renforcer la résilience de nos espaces de vie et de mieux se préparer aux prochains défis. En voici deux :
Choisir judicieusement le revêtement du sous-sol
Le choix du revêtement pour le sous-sol joue un rôle clé dans la gestion des risques. Des matériaux résistants à l’eau, comme le carrelage ou le béton imperméable, offrent une protection supplémentaire, si on les compare à des matières plus vulnérables comme le bois ou le tapis.
Privilégier des meubles surélevés
Opter pour des meubles sur pattes ou surélevés dans les sous-sols et les rez-de-chaussée limiterait sans doute les problèmes en cas de légère inondation. On faciliterait ainsi le nettoyage après coup et cela permettrait de limiter les pertes matérielles.
Pour en savoir plus sur le fait d’acheter une maison en zone inondable, consultez notre article en ligne sur le blogue de DuProprio.com.
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