Refaire une façade : 7 problèmes fréquents en maçonnerie
- Publié le 4 février 2020
- Révisé le 1 octobre 2024
- Lecture: 9 min
Maria Santamaria
Conseillère en rénovation | RénoAssistance
Si votre maison, copropriété ou immeuble commercial comportent des murs en maçonnerie, vous pourriez avoir recours un jour à un·e maçon·ne. Surtout au Québec, où les contrastes extrêmes de température finissent par endommager tôt ou tard la structure d’une façade en briques. Les ennuis de maçonnerie engendrent des conséquences graves qui pourraient rendre un bâtiment dangereux. C’est pourquoi il est important de reconnaître les signes de détérioration. Voici les sept les plus fréquents.
La plupart des problèmes de maçonnerie surviennent en raison d’un changement de consistance du sol autour de la maison. Au Québec, ce phénomène n’est pas rare à cause des cycles de gel et de dégel. L’alignement des fondations d’un bâtiment dépend de la pression exercée par la terre qui l’entoure. Un sol qui ne fournit plus une assise stable aura un impact direct sur une structure de briques et de mortier. Ces matériaux n’étant pas malléables, ils commenceront à fendiller… et les murs se mettront à boursoufler.
Une maçonnerie solide et bien entretenue est essentielle en tant que couche de protection extérieure d’une maison. Les fissures, détériorations ou ventres-de-bœuf peuvent entraîner une multitude de problèmes d’enveloppe du bâtiment, tels que des infiltrations d’eau ou d’air, ainsi que des dommages aux murs intérieurs qui, à long terme, peuvent abîmer la structure de la demeure.
Mais avant qu’une façade ne s’effondre, comment savoir qu’il est temps d’appeler un maçon résidentiel ou commercial? Ouvrez l’œil sur ces signes qui ne trompent pas.
Quand une section d’un mur extérieur semble gonflée, vous avez probablement affaire à un ventre-de-bœuf. C’est un problème fréquent qui apparaît à la suite d’accumulations d’eau derrière les briques. La moisissure et la rouille s’installent, s’attaquent aux ancrages et « poussent » sur les briques. Elles peuvent aussi ramollir le bois ou le plâtre derrière les briques, causant ainsi un enfoncement de la paroi plutôt qu’un renflement.
Ces ennuis ne doivent pas être pris à la légère, puisque les briques risquent éventuellement de tomber. Si le ventre-de-bœuf se trouve au bas d’une façade, il est primordial d’agir vite, car le poids du mur repose sur cette partie désormais affaiblie. C’est un signe révélateur d’un problème plus grave : la charpente de bois risque d’avoir été attaquée.
Parfois, il suffit d’injecter un coulis liant dans les fissures. Mais la plupart du temps, la dégradation est trop avancée et il devient nécessaire de refaire une section, voire la façade complète du bâtiment. Un maçon ou une maçonne professionnel·le sera d’une aide précieuse pour remplacer les briques fragilisées et reconstruire cette partie du mur.
Avant d’en arriver là, un petit truc qui ne coûte rien : faire une inspection visuelle chaque année pour repérer toute forme d’anomalies – cela pourrait vous éviter de grosses dépenses.
Des petites fissures sont les premiers indices de détérioration des briques. Est-ce normal? La réponse est oui… mais si elles ne sont pas traitées, elles pourraient engendrer de graves dommages ultérieurement.
Les principales causes de fissures sont les suivantes :
Observez l’orientation des fissures. Les verticales dans les fondations sont les moins problématiques. Si vous en repérez une inclinée à moins de 30 degrés d’une ligne droite verticale, il n’y a pas d’inquiétude à avoir – le mur ne s’effondrera pas. Ce type de fissures est très normal et se produit lorsque la structure se dilate et se contracte au fil du temps. Les brèches verticales laissent toutefois entrer l’eau pendant les fortes pluies, ce qui peut entraîner le gonflement des briques et des dommages au mur intérieur si elles ne sont pas réparées.
Qu’en est-il des fissures horizontales dans les briques? Elles sont plus hasardeuses que les verticales, car elles peuvent mener à un bombement du mur et, éventuellement, à son effondrement complet. Un·e maçon·ne peut régler ce problème assez facilement en remplissant les brèches avec de l’uréthane ou de l’époxy et, si nécessaire, en installant un joint de dilatation pour retirer une partie de la charge du coin. Ce type de travail est peu coûteux et vaut la peine, d’autant plus qu’il préviendra des complications à long terme.
Il est préférable de faire appel à un·e professionnel·le qui pourra évaluer les dommages et vous indiquer si des correctifs immédiats doivent être apportés.
Ce problème est facile à repérer : les briques ont perdu leur forme originale et semblent bombées ou fissurées. Elles laissent des trous dans le mur, permettant à l’eau de s’infiltrer, et mettent en péril les briques avoisinantes qui commenceront peu à peu à se désagréger. Des spécialistes remplaceront la maçonnerie affectée et pourront recommander que les fondations soient consolidées avec des piliers poussoirs. Cela fournira un soutien supplémentaire au mur et aidera à prévenir la récurrence de ce problème.
Trouvez des entrepreneur·es en maçonnerie maintenant
Avant de se pencher sur les causes de l’effritement des briques, il faut d’abord comprendre ce qu’est une cornière d’attache (ou linteau).
Une cornière d’attache est une longue pièce en acier en forme de L, installée derrière une rangée de briques. Elle répartit le poids des briques entre la maison et le terrain. Un linteau qui commence à rouiller applique une pression sur les matériaux autour de lui, provoquant la fissuration du mortier ainsi que l’effritement (ou écaillage) des briques. Une maçonnerie ancienne mal entretenue, combinée à un sol pauvre autour de la maison, pourrait mener à une situation désastreuse (comme l’effondrement de la façade).
Une des tâches d’un maçon ou d’une maçonne consiste à examiner les cornières d’attache pour y déceler toute trace de corrosion. Dans les cas légers, les briques effritées sont remplacées. Cependant, des linteaux défaillants doivent être changés. C’est un travail important et coûteux.
Des briques qui s’écaillent doivent être traitées rapidement par des spécialistes en maçonnerie. En cas de négligence, elles peuvent entraîner les conséquences suivantes :
Un entretien régulier est le meilleur moyen de prévenir plusieurs problèmes de maçonnerie fréquents, notamment l’écaillement des briques. Assurez-vous que votre maison dispose d’un bon système de drainage et limitez la croissance des plantes grimpantes.
L’efflorescence est cette traînée crayeuse qui se forme sur les surfaces en maçonnerie. Les sels minéraux contenus dans l’eau des intempéries ou dans le sol réagissent avec les composés alcalins du ciment en créant des traces blanchâtres. Leur présence est normale dans un climat comme le nôtre. Les briques d’argile ou à faible teneur en béton sont moins sujettes à l’efflorescence. Si le problème est mineur, les taches devraient disparaître avec le temps. Elles peuvent aussi être délogées avec un brossage à sec. Des cernes persistants peuvent être révélateurs d’un niveau d’humidité trop élevé sur les briques. Il est alors conseillé de faire appel à un·e expert·e qui saura remédier à la situation en utilisant de l’acide muriatique, par exemple. Sachez que ce produit très puissant doit absolument être manipulé par des professionnel·les.
Un autre ennui fréquent en maçonnerie est la dégradation des joints de mortier. Ceux-ci servent d’abord à maintenir toutes les briques ensemble, mais également à garder le parement étanche.
Plusieurs facteurs contribuent à abîmer le mortier, notamment la concentration d’eau dans le matériau même, le froid extrême ou un problème structurel préexistant dans les fondations de votre maison. Dans plusieurs bâtiments anciens, ce sont les joints de dilatation qui ne sont plus adéquats.
Il est inutile d’ajouter une mince couche par-dessus des joints effrités : cette solution temporaire ne ferait qu’éluder la difficulté. Appelez plutôt en renfort un·e professionnel·le expérimenté·e en maçonnerie qui évidera les joints sur une profondeur d’environ un pouce. Vérifiez auprès de l’expert·e l’épaisseur de la couche de mortier appliquée. Par la suite, il ou elle tirera les joints en humidifiant la surface à jointoyer, afin d’améliorer l’adhérence du mortier. Le mélange sera ensuite poussé et compacté dans le fond de la cavité. Enfin, la paroi réparée et le mortier devront être maintenus à une température entre 5 °C et 30 °C (selon la saison) durant au moins 72 heures pour un séchage parfait. Apprenez tout ce dont vous devez savoir en lisant notre article sur le rejointoiement de brique ou de pierre.
L’eau est un des principaux ennemis des briques. Le matériau poreux est sujet aux fissurations, à l’effritement et l’éclatement… Les conditions météorologiques extrêmes comme des pluies intenses ne donnent pas leur place pour causer des dégâts. Mais l’eau peut aussi s’infiltrer derrière les briques par d’autres moyens :
Dénicher un maçon ou une maçonne fiable n’est pas simple. Nos Conseiller·ères en rénovation peuvent vous proposer jusqu’à trois Entrepreneurs Vérifiés pour soumissionner sur votre projet. Tous ont réussi le Processus de Vérification rigoureux (licences, solvabilité et antécédents judiciaires, entre autres).
En cas de problème de maçonnerie, contactez-nous au 1 877 736-6360 ou remplissez ce formulaire. C’est sans frais ni obligation!
Guide complet sur la maçonnerie
Prix des travaux de maçonnerie en 2024
Ventre-de-boeuf: qu’est-ce que c’est et comment le régler?
6 éléments à considérer pour une rénovation de façade de maison
Rejointoiement de brique ou de pierre: ce que vous devez savoir