La minimaison: est-ce pour vous?
- Publié le 26 octobre 2021
- Révisé le 22 décembre 2021
- Lecture: 9 min
Yves Carignan
Président & Directeur Général - Dessins Drummond
L’engouement pour la minimaison ou la micromaison ne cesse de croître. Des festivals sont même nés et des projets de quartiers entiers de minimaisons ont vu le jour. Mais pourquoi ce phénomène arrive-t-il? Qu’est-ce qui est considéré comme une minimaison et qu’est-ce qu’une micromaison? Et finalement, la minimaison est-elle faite pour vous?
Depuis une quinzaine d’années, nous entendons parler de ce phénomène des minimaisons qui a pris son origine peu après la crise de 2008, au sud des États-Unis, sous le nom de «Tiny Homes». Les citoyen·nes ayant vécu durement cette crise se voyaient souvent perdre leur maison aux mains de leurs créanciers; résultat, ces personnes devaient trouver une façon économique de se loger.
Les premières minimaisons furent celles sur roues, développées à la mode nomade, permettant de se déplacer d’un terrain à l’autre. À la limite, cette maison pouvait se comparer à une roulotte, car elle n’avait aucune fondation, pouvait être tirée par une voiture ou un camion. Elle permettait de se loger de façon économique en attendant de trouver mieux.
Ce mode de vie a fait fureur et est venu titiller les gens soucieux de leur surconsommation; la question se posait: pourquoi vivre dans plusieurs milliers de pieds carrés si nous pouvons vivre allégrement dans 500 pieds carrés? Cette mode de «simplicité volontaire» a eu son écho partout en Amérique du Nord et le terme minimaison a fait son entrée dans le vocabulaire de l’industrie de la construction.
Les années d’après crise économique ont concordé avec des années de prises de conscience environnementales et ont fait en sorte que nos façons de vivre devaient changer — le défi était de taille, mais la réflexion en valait la peine!
Bien que la maison sur roues soit plutôt considérée comme la façon extrême de vivre la minimaison, elle a été à la base d’une réflexion qui continue d’évoluer.
Le concept de minimaison est en pleine évolution, donc pas clairement défini. La différence principale entre la micromaison, la minimaison et la maison traditionnelle est la taille. On s’entend en général pour parler de micromaison pour une maison de moins de 300 pieds carrés. Elle est souvent construite sur une remorque afin qu’elle soit amovible.
Pour la minimaison, généralement elle a au moins 300 pieds carrés et pas plus de 1000. Elle est plus souvent construite sur pieux ou une dalle de béton. Tout comme dans les micromaisons, elles auront des meubles multifonctionnels afin d’optimiser l’utilisation de l’espace. On essaie de les concevoir de façon écologique et de les penser en fonction d’une certaine autonomie énergétique.
À partir de 1000 pieds carrés, les purs et durs des minimaisons ne considèrent plus ce format comme étant mini. Nous tombons plus dans la «petite» maison, accessible et pratique. Elle offre souvent une fondation proposant un sous-sol afin de permettre un peu plus de rangement et demeure potentiellement abordable pour la catégorie des premier·ères acheteur·euses. Ce type de format est plus populaire et mieux adapté aux besoins de la clientèle minimaliste.
Type d’habitation |
Superficie approximative |
Caractéristiques |
Micromaison |
Habituellement moins de 300 pi² |
Amovible, habituellement construite sur une remorque |
Minimaison |
Entre 300 pi² et moins de 1000 pi² |
Non amovible, sur dalle ou fondation |
Maison |
Plus de 1000 pi² |
Non amovible, sur dalle ou fondation et comporte souvent un sous-sol |
Le marché immobilier est en constante hausse et il devient de plus en plus difficile d’acquérir une première maison. Les gens désirant acquérir une propriété sous la barre des 250 000$ y voient une belle occasion de devenir propriétaire. Les quartiers de minimaisons deviennent un atout pour une ville aux prises avec une flambée des prix. Elles peuvent ainsi accueillir de nouveaux acheteur·euses et avoir davantage de citoyen·nes propriétaires que locataires, donc plus de contribuables.
Ce ne n’est pas tout le monde qui est fait pour vivre dans les condominiums ou dans des multilogements. La minimaison s’avère avantageuse pour les gens qui veulent leur espace sans avoir l’inconvénient des voisins.
Certain·es citoyen·nes vont opter pour la minimaison par souci écologique. Elle peut être construite sur mesure, et ce, à moindre coût avec des matériaux bons pour l’environnement. De plus, vivre dans un plus petit espace permet l’économie d’énergie et réduit l’empreinte écologique sur le territoire.
Certaines personnes en ont assez des obligations financières liées à l’hypothèque, l’entretien et les rénovations des grosses maisons. Ils veulent réduire leurs obligations et profiter davantage de la vie.
Les personnes dont les enfants ont quitté le nid familial, qui n’ont plus besoin d’autant d’espace et qui, surtout, ne veulent plus passer beaucoup de temps à l’entretien d’une maison. Ils veulent faire autre chose de leur temps libre (et de leur argent!), comme voyager ou avoir plus d’activités sociales ou culturelles. En se tournant vers la minimaison, elles peuvent utiliser l’équité de leur maison pour d’autres projets de vie.
Ce choix est-il fait pour vous? C’est un pensez-y-bien. Bien sûr, la minimaison ne comporte pas que des avantages. Évaluez bien vos besoins avant de vous décider.
Les problèmes avec les minimaisons sont souvent reliés avec les municipalités où elles sont construites; plusieurs villes ne permettent pas leur construction, car elles ne veulent aucunement revivre le phénomène des «parcs de maisons mobiles» qui étaient très populaires dans les années 80. La résistance étant toujours présente, il était primordial de trouver un compromis.
Si vous avez envie de faire le saut, il faut d’abord trouver un terrain où il est permis de construire ou installer sa minimaison. Vérifiez tous les détails de la réglementation de la ville qui vous intéresse, car certaines municipalités ne permettent pas la construction d’un tel type de propriété même si le terrain vous appartient. Sachez cependant qu’avec la montée de la demande, les villes assouplissent et adaptent de plus en plus les règlements. On voit même naître certains quartiers de minimaisons comme à Sherbrooke, Sainte-Brigitte-de-Laval, Saint-Côme, Shawinigan et plusieurs autres villes et villages.
Pas toujours. Certains spécialistes prétendent que ce type de maisons ne prend pas de valeur. Tout est une question d’offre et de demande dans l’immobilier. Si l’engouement se poursuit, la situation pourrait évoluer positivement. C’est différent lorsqu’on parle de minimaisons sur roue et de minimaisons avec une fondation. Ce type de maisons se développe dans la règle de l’art par rapport aux normes de construction et avec des matériaux durables. C’est un marché émergent qui est très difficile à prédire actuellement. Si vous le faites pour vous d’abord, le retour sur investissement pourrait dépasser la valeur monétaire.
Étant donné le coût peu élevé de ces maisons, certaines banques hésitent à consentir un prêt. Si vous n’avez pas l’argent comptant, vous pourriez devoir trouver d’autres sources de financement pour l’achat de votre propriété.
Le concept de minimaison est beau sur papier, mais êtes-vous fait·e pour vivre à l’étroit? Pouvez-vous vivre à deux ou plus dans une minimaison sans créer de tensions? Vous seul·e pouvez évaluer cette question. Cela peut vous rapprocher physiquement et émotionnellement, mais il peut aussi vous éloigner si vous avez besoin de votre solitude.
Si vous décidez de vous lancer dans l’aventure, la première étape est de faire des plans pour votre mini-habitation. Vous pouvez faire dessiner des plans adaptés à vos besoins spécifiques par un·e technologue professionnel·le ou un·e architecte qui pourra créer votre plan de micromaison ou de minimaison sur mesure selon vos besoins et votre budget.
Il existe aussi des firmes d’architecture, comme Dessins Drummond, qui ont relevé le défi d’offrir un produit adapté aux besoins des client·es et des municipalités tout en considérant les éléments tels que le «coût» et «l’empreinte écologique».
Ils offrent une collection de plans pour des minimaisons de moins de 800 pieds carrés ou encore des modèles entre 800 et 1000 pieds carrés pour celles et ceux qui désirent plus d’espace. Elles sont conçues pour être sur pieux vissés ou sur dalle, permettant une construction dans un climat plus froid et offrant un mode de vie mieux adapté à ce que nous connaissions. Ils proposent une «transition» moins drastique que de passer d’un bungalow de plus de 1 200 pieds carrés à une minimaison de 400 pieds sur roues.
Ils offrent même une série signée écologique et minimaliste, nommée É-Pur X Dessins Drummond, qui s’assure que tous les plans réduisent au maximum l’empreinte laissée lorsque construits.
Certaines compagnies, telles que Ilo ou Minimaliste Houses, se chargent de la conception, de la construction et de la livraison de la micromaison. Ils offrent donc une solution clés en main et rapide, normalement construite en quelques semaines.
Dans tous les scénarios, le ou la spécialiste va s’assurer d’optimiser les espaces, d’intégrer des fonctionnalités efficaces et de minimiser l’empreinte environnementale de votre «tiny hous ». Ensuite arrive en scène un· entrepreneur·e général·e qui va avoir le rôle de s’occuper de la construction pour que votre rêve devienne réalité. Mais attention! Il est bon de savoir que le Code national du bâtiment du Québec ne couvre pas les habitations de moins de 700 pieds carrés. Il faut donc être vigilant et s’assurer que l’entrepreneur qui réalise sa minimaison suit tout de même la réglementation en matière d’électricité, de plomberie, etc.
En conclusion, la micro ou minimaison n’est pas fait pour tout le monde et comporte quelques défis, mais si cette avenue vous parle, elle permet sans aucun doute de réduire sa consommation et d’adopter un style de vie minimaliste et écologique. Nous pouvons affirmer que ce phénomène a secoué les bases de l’architecture et notre façon de vivre et a permis aux créatif·ves des entreprises comme Dessins Drummond de répondre parfaitement aux besoins de cette nouvelle clientèle.
Par Yves Carignan
Président & Directeur Général, Dessins Drummond
Natif de Windsor dans les Cantons-de-l’Est, Yves Carignan détient un baccalauréat en Administration des Affaires incluant une spécialisation en Marketing de l’Université de Sherbrooke. En 1997, il effectue un premier passage chez Dessins Drummond, où il gère le développement du réseau d’agences. En 2002, il acquiert Dessins Drummond avec sa conjointe Marie-France Roger, et préside l’entreprise depuis. Père de trois enfants, il occupe ses moments libres en pratiquant le hockey, le golf, le vélo, la marche et les voyages.
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