Il y a de l’amiante sur ma propriété. Que faire?
- Publié le 1 juin 2017
- Révisé le 14 février 2023
- Lecture: 3 min
Donat Béland
Rédacteur
La confirmation par un spécialiste de la présence d’amiante tombe souvent comme une tonne de brique. Les coûts des travaux reliés au retrait de l’amiante sont méconnus, ce qui incite plusieurs propriétaires à en cacher la présence surtout lors d’un processus de vente. Voici le 2e billet tiré d’une entrevue avec un entrepreneur en décontamination d’amiante Vérifié de RénoAssistance.
Dans le premier billet qui permet de trouver l’amiante dans sa maison, nous avons traité des matériaux pouvant contenir de l’amiante ainsi que du profil des constructions à risque au Québec.
Lorsque la présence d’amiante est confirmée, les travaux de démolition doivent être exécutés selon les niveaux de risque prévus par la CNESST. Par exemple, retirer moins de 1 pied cube de plâtre contaminé nécessite très peu de mesures protectrices, alors que retirer plus de 10 pieds cube de débris représente un risque élevé impliquant des mesures beaucoup plus sévères.
Dans le cas de gros travaux, le chantier peut nécessiter la présence d’une douche temporaire ainsi que le double emballage de tous les débris dans des sacs identifiés. La démolition d’un salon en plâtre sur lattes de taille moyenne nécessite plus de 100 sacs doublés, rincés et emballés un par un par des ouvriers en combinaison utilisant un respirateur à air pulsé. On doit également prévoir des tests de qualité de l’air dans la zone de travail, pendant et après les travaux.
On évalue généralement que la présence d’amiante multiplie les coûts de démolition par 5 à 10 fois. La démolition d’un salon, d’abord évaluée à 2000$, pourrait maintenant atteindre 20 000$… Devant ces augmentations de coûts, il est souvent souhaitable de modifier le projet. Par exemple, on pourra démolir et reconstruire seulement la portion du mur qui est atteinte.
À cause des coûts élevés de ce type de travaux, un certain nombre d’entrepreneurs et de propriétaires choisissent d’ignorer la législation et les bonnes pratiques. Ils exposent d’abord leurs ouvriers et les habitants de l’immeuble à des problèmes de santé. De plus la CNESST effectue périodiquement des vérifications de chantiers, ce qui expose les entrepreneurs (où un propriétaire qui rénove lui-même) à des amendes très salées pouvant aller jusqu’à plusieurs dizaines de milliers de dollars.
Il n’existe pas de programme d’aide financière dédié à la décontamination reliée à la présence d’amiante. Par contre, le programme Rénoclimat accorde des montants pour l’amélioration de l’isolation des résidences. Si vous retirez un isolant à base de vermiculite et que vous en profitez pour améliorer l’isolation de votre toiture, vous pourriez avoir droit à une subvention allant jusqu’à 975$. Pour en savoir plus sur Rénoclimat, consultez la page officielle du programme.
Étant donné que la présence d’amiante est très répandue au Québec (et que cela ne constitue pas nécessairement un problème si les matériaux le contenant sont en bon état. Voir notre premier billet sur le sujet.), les entrepreneurs, les propriétaires et leurs banques sont présentement en période d’ajustement. Des méthodes de décontamination d’amiante efficaces et un respect des normes assureront dans le futur la santé de notre parc immobilier et de ces habitants.
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