Pas de ralentissement pour le marché de la rénovation
- Publié le 27 février 2024
- Révisé le 1 mars 2024
- Lecture: 6 min
Thomas Bourque
En dépit du vent de face qui souffle sur le secteur immobilier, les intentions de rénover restent stables au Québec encore cette année et s’avèrent l’option la plus attrayante aux yeux des propriétaires québécois.
La troisième édition de l’Enquête sur les intentions de rénovation, menée conjointement par RénoAssistance, qui fait maintenant partie de l’écosystème EspaceProprio,et l’Association des professionnels de la construction et de l’habitation du Québec (APCHQ), révèle que les propriétaires québécois sont toujours aussi nombreux à vouloir se lancer dans des travaux domiciliaires. Pas moins des deux tiers (66 %) d’entre eux jugent qu’il est probable ou voire très probable qu’ils ou elles entament des rénovations d’au moins 5000$ d’ici 3 ans, un résultat identique à ceux observés en 2023 (65%) et en 2022 (66%).
Dans un marché immobilier souvent compliqué pour la partie acheteuse actuellement (faible inventaire et taux d’intérêt élevés), les rénovations constituent une option plus intéressante pour bien des propriétaires. Ainsi, 3 propriétaires québécois sur 4 (76%) se disent plus enclins à entreprendre des rénovations qu’à acquérir une nouvelle demeure (24%) afin de satisfaire leurs besoins en habitation. Mentionnons que ce penchant pour les rénovations s’accentue au fur et à mesure que l’on vieillit.
En ce qui a trait à l’élément déclencheur du projet de rénovation, soulignons que pour 41% des répondant·es, l’idée de se lancer est loin d’être un coup de tête – elle a été longuement réfléchie. À l’inverse, plus du quart des personnes sondées (28%) se retrouvent acculées au pied du mur: c’est une situation urgente comme un bris, une désuétude ou un dégât qui les oblige à agir rapidement. D’autre part, 25% des répondant·es considèrent que le statu quo n’était plus une option et ont choisi de rénover leur propriété à leur goût plutôt que de la mettre en vente.
Si la conjoncture économique n’affecte pas les budgets prévus pour les travaux, elle ne laisse pas insensible pour autant et se répercute sur le marché de la rénovation. C’est une personne sondée sur deux (50%) qui se dit inquiète par rapport à son projet dans le contexte actuel, un signe de la frilosité des propriétaires québécois. Soulignons que pas moins de 53 % d’entre eux sont d’avis que les circonstances pourraient les obliger à repousser leur projet et que 42 % envisagent de réduire l’envergure de leurs travaux.
Selon les propriétaires qui prévoient réaliser des travaux, le recours à des entrepreneur·es licencié·es demeure la voie privilégiée (57 %), un choix en grande partie justifié par la garantie d’un travail de qualité (74 %) qui y est associée. À ce propos, en misant sur son réseau d’Entrepreneurs Vérifiés et fiables, RénoAssistance s’assure de fournir à sa clientèle un niveau de savoir-faire à la hauteur de ses aspirations.
D’ailleurs, la consultation du site Web de RénoAssistance (23 %) se retrouve une fois de plus parmi les 3 sources les plus utilisées pour trouver des entrepreneur·es en construction titulaires d’une licence, derrière le bouche-à-oreille (48 %) et les recherches sur le moteur Google (25 %).
Mentionnons que c’est la réputation générale (61 %) qui ressort comme le critère déterminant lorsque vient le temps de choisir un·e entrepreneur·e, avant le prix (43 %) et la disponibilité (33 %).
Les travaux de rénovation intérieurs (75 %) restent les plus populaires année après année chez celles et ceux qui souhaitent rénover, alors que l’engouement pour les travaux de rénovation extérieurs (46 %) et les projets d’agrandissement ou de conversion (8 %) est moindre. S’il s’agit d’un recul par rapport à l’année dernière (53 %) pour les travaux extérieurs, les intentions sont stables pour les travaux intérieurs ou de conversion.
La réfection ou le remplacement des planchers (28 %) trônent désormais au sommet de la liste des travaux les plus répandus à l’intérieur, devant les rénovations majeures (27 %) ou mineures (23 %) de la salle de bain. Pour la cuisine, les rénovations majeures se maintiennent (22 %), alors que les rénovations mineures perdent du terrain (16 % en comparaison avec 23 % en 2023). Après la salle de bain et la cuisine, le sous-sol (25 %), les chambres (14 %), la salle familiale (8 %) et la salle de lavage (7 %) figurent aussi parmi les pièces les plus susceptibles d’être rénovées.
À l’extérieur, les travaux relatifs à la terrasse, au balcon ou au patio (37 %) continuent de susciter le plus d’intérêt. Viennent ensuite, dans l’ordre, le remplacement des portes et fenêtres, l’aménagement paysager et la réfection de la toiture ou du revêtement extérieur pour plus d’un·e répondant·e sur cinq dans chaque cas.
Les montants moyens prévus par les propriétaires sondés pour leurs rénovations se situent cette année à 34 000 $ au total, soit 24 000 $ pour les rénovations intérieures, 21 000 $ pour les travaux extérieurs et 79 000 $ pour les travaux d’agrandissement ou de conversion. Il s’agit d’une tendance à la hausse depuis notre dernière mesure du coût des travaux, et ce, malgré la pression financière avec laquelle les ménages québécois doivent composer.
La vaste majorité de ceux et celles qui entrevoient des travaux parviennent à mettre de l’argent de côté pour y arriver. Les économies personnelles demeurent ainsi la source de financement des projets de rénovation la plus répandue (76 %) devant la marge de crédit proprio (20 %) et le refinancement de l’hypothèque (9 %).
Parmi les principales motivations pour entreprendre des rénovations, les raisons esthétiques (62 %) se démarquent tout comme le fait de rendre l’habitation plus fonctionnelle (49 %). L’entretien (46 %), l’augmentation de la valeur marchande (43 %) et les réparations (39 %) sont aussi mentionnés régulièrement.
Malgré l’existence de plusieurs subventions pour les écorénovations, l’amélioration de l’efficacité énergétique est une motivation pour seulement 23 % des propriétaires ayant l’intention de rénover. D’ailleurs, on observe encore aujourd’hui une méconnaissance assez notable de ces programmes d’aide pour les rénovations durables de la part des propriétaires québécois (39 %).
Somme toute, il est encourageant de constater que le contexte économique défavorable ne paraît pas vraiment avoir ralenti les ardeurs des propriétaires d’ici en matière de rénovation résidentielle. Si le marché de la rénovation semble l’option la plus intéressante à leurs yeux, l’importance de trouver un·e entrepreneur·e fiable est cruciale pour mener leurs projets à terme.
Thomas Bourque
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